Kelly
« Le jour de ma naissance, ma famille a dû fuir à cause d’affrontements entre les FARC et l’armée. Trois ans plus tard, le conflit s’est calmé et nous avons pu regagner notre terre. Lorsque j’avais cinq ans, nous avons dû fuir à nouveau. Croyant que nous cachions des guérilleros, l’armée nous a donné 12 heures pour quitter nos maisons, après quoi elle mettrait le feu au village. Cinq heures plus tard, ils ont commencé à incendier nos maisons. »
Kelly Bolano Soto
Construire une culture de paix après cinquante ans de conflit armé
Après plus de cinquante ans de conflit armé entre les forces gouvernementales, la guérilla, les groupes paramilitaires et le crime organisé, la Colombie a signé en 2016 un accord de paix laissant présager des jours meilleurs. Cela dit, des décennies d’instabilité et de violence ont laissé de profondes cicatrices sur ce territoire qui compte plus de 7,7 millions de déplacés internes, faisant de la Colombie l’un des pays où l’on compte le plus de déplacés internes au monde. À ce jour, la mise en œuvre de l’accord de paix demeure incertaine alors que le nouveau gouvernement de Yvan Duque entend le revisiter.
Les communautés paysannes, autochtones et afro-colombiennes ont particulièrement souffert de ce conflit : violences, assassinats, disparitions, déplacements forcés et accaparement des terres n’ont pas été sans conséquences pour ces populations.
Les femmes ont été victimes de toutes sortes de violences de la part d’acteurs armés et de membres de leurs communautés, violences qui ont longtemps été tues ou ignorées. La détérioration de leurs droits économiques, sociaux et politiques se manifeste aujourd’hui de différentes manières, notamment par leur faible participation à la vie politique, organisationnelle et productive du pays.
Le travail de la Coordination nationale agraire (CNA)
Convaincue que la participation active des femmes est un élément clé dans la construction d’une paix durable en Colombie, notre partenaire la CNA a développé des formations et créé des espaces de dialogue et d’apprentissage destinés aux femmes rurales.
C’est ainsi qu’est née, en 2014, l’École de formation politique inter-ethnique pour les femmes paysannes, afro-colombiennes et autochtones. Cette école permet aux femmes de se réunir et d’acquérir les compétences nécessaires pour faire d’elles des interlocutrices fiables auprès des autorités gouvernementales. En leur donnant les outils nécessaires pour qu’elles se réapproprient leurs droits, leur territoire et leur dignité, la CNA favorise une société inclusive, participative et démocratique.
La CNA a été établi en 1997
Partenaire de Développement et Paix depuis 2014
Personnes directement rejointes en 2018- 2019 avec l’appui de Développement et Paix : 600 femmes