Sara Doua, 50 ans, est une femme minuscule. Son corps frêle semble accablé par le fardeau du combat qu’elle livre quotidiennement pour nourrir sa famille. Lorsqu’elle est devenue veuve il y a 15 ans, elle a commencé à brasser de la bière de millet pour en tirer des revenus. Toutefois en raison de problèmes respiratoires, elle a dû renoncer à son commerce. Aujourd’hui, elle va dans le bois pour y cueillir des feuilles de baobab qui servent à préparer une sauce traditionnelle du Mali et les vendre au marché. Elle met une demi-journée à cueillir un sac qu’elle peut ensuite vendre pour quelques dollars tout au plus.
Cette année cependant, sa lutte est devenue bien plus ardue lorsque la sécheresse a détruit ses récoltes. Elle en a été réduite à faire du porte-à-porte pour demander de la nourriture à ses voisins.
Durant la crise alimentaire qui a frappé la région du Sahel en Afrique de l’Ouest au printemps et à l’été 2012, Caritas Mali a épaulé des personnes comme Sara, parmi les plus vulnérables en cas de pénurie alimentaire : les veuves, les mères célibataires, les femmes enceintes ainsi que les personnes âgées. Caritas Mali a organisé plusieurs activités pour aider la population à faire face à l’insécurité alimentaire, notamment la distribution de nourriture et la vente de semences subventionnées. Lors d’une distribution de produits alimentaires commanditée par Développement et Paix en août 2012, Sara a reçu 135 kg de maïs, 25 kg de haricots et 9 litres d’huile, ce qui lui permettra de tenir durant trois mois.
« Je n’avais pas vu autant de nourriture dans ma maison depuis au moins cinq mois, dit-elle. Je n’ai plus besoin de faire de porte-à-porte. Je peux sortir sans honte. Cela m’a aidé à retrouver ma dignité. »
Après avoir reçu ses rations, Sara était impatiente de rentrer chez elle afin de cuisiner pour sa famille. Tandis que de jeunes hommes l’aident à remplir son chariot un sourire éclaire son visage. Elle ressent la joie de la solidarité, le lien profond qui nous incite à donner un coup de main même à des gens que nous ne connaissons pas afin qu’ils puissent retrouver leur dignité.