Caritas Mali : la dignité humaine c’est le droit de vivre sans la menace de la faim | Développement et Paix
Carême de partage 2013 - Les visages de la dignité humaine

Caritas Mali : la dignité humaine c’est le droit de vivre sans la menace de la faim

13 février 2013

Sara Doua, 50 ans, est une femme minuscule. Son corps frêle semble accablé par le fardeau du combat qu’elle livre quotidiennement pour nourrir sa famille. Lorsqu’elle est devenue veuve il y a 15 ans, elle a commencé à brasser de la bière de millet pour en tirer des revenus. Toutefois en raison de problèmes respiratoires, elle a dû renoncer à son commerce. Aujourd’hui, elle va dans le bois pour y cueillir des feuilles de baobab qui servent à préparer une sauce traditionnelle du Mali et les vendre au marché. Elle met une demi-journée à cueillir un sac qu’elle peut ensuite vendre pour quelques dollars tout au plus.

Cette année cependant, sa lutte est devenue bien plus ardue lorsque la sécheresse a détruit ses récoltes. Elle en a été réduite à faire du porte-à-porte pour demander de la nourriture à ses voisins.

Durant la crise alimentaire qui a frappé la région du Sahel en Afrique de l’Ouest au printemps et à l’été 2012, Caritas Mali a épaulé des personnes comme Sara, parmi les plus vulnérables en cas de pénurie alimentaire : les veuves, les mères célibataires, les femmes enceintes ainsi que les personnes âgées. Caritas Mali a organisé plusieurs activités pour aider la population à faire face à l’insécurité alimentaire, notamment la distribution de nourriture et la vente de semences subventionnées. Lors d’une distribution de produits alimentaires commanditée par Développement et Paix en août 2012, Sara a reçu 135 kg de maïs, 25 kg de haricots et 9 litres d’huile, ce qui lui permettra de tenir durant trois mois.

« Je n’avais pas vu autant de nourriture dans ma maison depuis au moins cinq mois, dit-elle. Je n’ai plus besoin de faire de porte-à-porte. Je peux sortir sans honte. Cela m’a aidé à retrouver ma dignité. »

Après avoir reçu ses rations, Sara était impatiente de rentrer chez elle afin de cuisiner pour sa famille. Tandis que de jeunes hommes l’aident à remplir son chariot un sourire éclaire son visage. Elle ressent la joie de la solidarité, le lien profond qui nous incite à donner un coup de main même à des gens que nous ne connaissons pas afin qu’ils puissent retrouver leur dignité.