Mouvement des personnes affectées par les barrages (MAB)
Dans de nombreuses régions du monde, le potentiel hydroélectrique du Brésil est envié. Plusieurs multinationales viennent s’y installer et pour répondre à leur soif insatiable d’énergie, le Brésil doit construire encore plus de barrages. Bien qu’abondante, l’électricité est détournée aux profits des multinationales. Conséquence : son prix grimpe. Les Brésiliens paient le 5e tarif d’électricité le plus élevé au monde, une situation désastreuse pour les familles vulnérables. En 2009, le MAB a donc mis sur pied une campagne nationale contre le coût exorbitant de l’électricité.
Au chapitre du droit au logement, un million de Brésiliens ont été expulsés de leurs terres au cours des 40 dernières années pour la construction de plus de 2 000 barrages. Ils vivent souvent pauvrement dans les bidonvilles. D’autres ont rejoint les rangs des travailleurs ruraux sans terre qui luttent pour un morceau de terrain. D’autres encore se sont organisés grâce au MAB pour lutter afin que ceux qui construisent de nouveaux barrages offrent des compensations suffisantes pour leur permettre de se reloger et de reconstruire leur vie.
En appui, le MAB organise des activités de formation et d’éducation. Ainsi, ces dernières années, le MAB a développé un projet d’alphabétisation des jeunes et des adultes auquel ont participé plus de 5 500 personnes en collaboration avec le ministère de l’Éducation et de la Culture. Le but est de rejoindre un total d’environ 10 000 participants chaque année grâce à des activités de formation (réunions, ateliers, cours, séminaires, échanges, études, etc.).
Le Mouvement des paysans sans terre (MST)
Plus grand mouvement social d’Amérique latine, le MST a gagné, avec ses membres, 25 millions d’hectares depuis 20 ans. C’est l’équivalent de la superficie de l’Angleterre, de l’Écosse, de l’Irlande du Nord et du Pays de Galles réunis.
MST se bat depuis 1984 pour une nouvelle réforme agraire car au Brésil, 1,6 % des propriétaires possèdent presque la moitié des terres agricoles exploitables.
Le Mouvement des paysans sans terre sème, petit à petit, un Brésil différent. Un Brésil où la terre n’appartiendra plus à une minorité, mais à ceux et celles qui la cultivent. Un pays d’égalité, où oppression et esclavage auront été déracinés. Un Brésil où l’agriculture respectera les cycles de la nature et répondra aux besoins des gens. Les membres du MST ont ainsi créé des coopératives agricoles, construit des maisons, des écoles et des cliniques sur les terres et ont ainsi assuré une sécurité alimentaire à plus de 350 000 familles.