Une épidémie de fièvre hémorragique à virus Ébola, la plus grave de ce type jamais connue, a touché la Guinée, le Sierra Leone et le Libéria, de 2013 à 2016. La réponse apportée par la communauté internationale a été considérée comme trop lente et insuffisante. En février 2015, l’OMS faisait état de 9 604 morts et de plus de 23 500 cas d’infection.
Les caractéristiques d’une épidémie sans précédent
L’épidémie a été la plus étendue et la plus longue de l’histoire, son épicentre touchant plusieurs pays et affectant aussi bien les zones rurales qu’urbaines. La propagation de la maladie a été aggravée par plusieurs facteurs :
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Des pays fragilisés par des coups d’État, des guerres civiles, des cycles d’instabilité politique et des politiques économiques déstructurantes ;
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Le dysfonctionnement des systèmes de santé et leur manque de ressources humaines et matérielles ;
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Le manque de confiance dans l’État, les autorités sanitaires et les ONG internationales;
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Le manque d’information, la peur face à une maladie inconnue et le déni de l’existence du virus ;
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La stigmatisation et l’isolement des personnes touchées devant renoncer aux contacts physiques directs et aux rites funéraires traditionnels.
Un désastre sanitaire et social
Au-delà de l’aspect sanitaire lié aux contaminations et aux décès, le virus Ebola, du fait de son mode de transmission, a bousculé et paralysé pendant plusieurs mois les espaces de sociabilité, les réseaux sociaux, les solidarités familiales, les systèmes de valeurs, les croyances et les rites sociaux.
Les suivis médicaux ont été arrêtés pour les maladies chroniques, les traitements des maladies tropicales et les suivis de maternité, et les enfants ne recevaient plus leurs vaccins. La production et la distribution des aliments ainsi que les flux commerciaux par voie terrestre ont été paralysés; la sécurité alimentaire et les moyens de subsistances des populations ont donc été affectés.
Le 14 janvier 2016, l’Organisation mondiale de la santé a officiellement annoncé la fin de l'épidémie d'Ebola, avec l'arrêt de la transmission au Liberia, dernier pays déclaré comme ayant éradiqué le virus. L’épidémie aura fait plus de 11 000 morts en Afrique de l’Ouest.