L’une des pires menaces pour les agricultrices et agriculteurs est la perte d’accès à leurs semences.
Dans les pays du Sud, plus de 80 % de la nourriture consommée par la population est cultivée par les petits agriculteurs familiaux.
Grâce au travail exigeant qu’ils accomplissent : plantation, arrosage, désherbage et récolte, les petits agriculteurs familiaux nourrissent 70 % de la population mondiale.
Trois milliards de personnes dans le monde vivent et dépendent de l’agriculture familiale. Développement et Paix appuie ce modèle de production alimentaire éprouvé et écoresponsable.
À mesure que la demande de quinoa augmente dans les pays riches, comme le Canada, les Boliviens et les Péruviens ne peuvent plus se permettre de consommer cet aliment nutritif qui était pour eux une denrée de base.
Producteurs de quinoa
Producteur de quinoa
Ce paysan a suivi de la formation sur les droits et les politiques agraires et agricoles et en agroécologie. Il participe au Programme d’acquisition des aliments - où l’État achète de façon anticipé la production agricole des paysans, à un prix digne, au-dessus de celui du marché. Ceci lui a permis d’augmenter et de diversifier sa production.
Sans les agriculteurs familiaux et les paysans qui réalisent un travail intensif, la préservation de nos semences, la biodiversité de notre approvisionnement alimentaire et l’avenir de notre alimentation pourraient être remis en cause.
Après le séisme de 2010, le géant agricole Monsanto a offert de donner des semences pour aider à relancer les activités agricoles dans le pays, ce qui aurait placé les agriculteurs familiaux dans un cycle de dépendance à l’égard de l’entreprise. Le Mouvement Paysan Papaye (MPP), un partenaire de Développement et Paix, a organisé une marche de 10 000 personnes pour protester contre ce « cadeau ».
Dans les zones rurales, ce sont surtout les femmes qui s’occupent des semis, du travail assidu de désherbage et d’agriculture au quotidien. Cependant, leur rôle essentiel dans la production de la nourriture du monde n’est pas reconnu, et elles reçoivent seulement une petite fraction de la terre, du crédit, des semences, des engrais et de la formation que reçoivent les hommes.
« Le soutien aux agricultrices est la meilleure stratégie dans la lutte contre la faim et la pauvreté dans le monde. » - FAO
Le nombre de personnes souffrant de la faim dans le monde est plus grand que les populations réunies du Canada, des États-Unis et de l’Europe.
En 2013, une grève nationale des agriculteurs a éclaté en Colombie, alors que la loi 970 aurait rendu illégal pour les paysans de conserver leurs semences. Il y a maintenant un moratoire sur le projet de loi.
Les Zambiens ont longtemps résisté à l’introduction de semences génétiquement modifiées dans leur pays. En 2002, le Centre jésuite pour la réflexion théologique (JCTR), un partenaire de Développement et Paix, et d’autres organisations locales ont réussi à persuader le gouvernement zambien d’interdire l’entrée de maïs génétiquement modifié dans le pays. L’interdiction persiste aujourd’hui, malgré la pression croissante de la communauté internationale pour la lever.
Les agricultrices font face à de nombreux obstacles. Même si elles représentent près de 50 % de la main-d’oeuvre agricole dans les pays du Sud, il est plus difficile pour elles d’accéder à la terre, à la formation et aux outils agricoles.
À ce jour, près de 75 % des variétés de plantes cultivées ont disparu, et la perte de la diversité génétique des plantes est d’environ 2 % par année.
