Le conflit qui sévit actuellement au Mali est le fruit d'une succession d'événements complexes où chaque acteur défend ses intérêts propres. Ambitions sécessionnistes, contrôle des ressources naturelles et imposition de la charia sont autant de revendications soulevées par une diversité d’acteurs nationaux et internationaux. Après avoir lancé une offensive armée au début de janvier 2013, les troupes françaises, soutenues par des troupes africaines, ont maintenant repris le contrôle de la quasi-totalité du territoire, mais l’instabilité persiste.
Plus de 300 000 personnes déplacées
Après un an de violents combats au cours duquel le gouvernement a été renversé par un coup d'État militaire, les Nations Unies ont déclaré que près de 200 000 personnes avaient été déplacées à l'intérieur du Mali à la fin de janvier 2013. Plus de 150 000 Maliens ont également fui vers la Mauritanie, le Burkina Faso et le Niger. Pendant le conflit, la population a subi meurtres, violences sexuelles, tortures, disparitions et l’emploi d’enfants soldats.
D’autre part, les prix alimentaires sont élevés, pas seulement à cause du conflit, mais aussi parce qu'une mauvaise récolte en 2011 a entraîné une crise alimentaire en 2012. Dans le nord du pays, plus de 500 000 personnes ont besoin d'aide pour se nourrir et, à certains endroits, les taux de malnutrition sont très élevés.
Renforcer les capacités des organisations locales et soutenir les populations les plus vulnérables
Le Mali est l'un des pays les plus pauvres du monde. Les communautés luttaient déjà contre les effets d'une crise alimentaire dévastatrice quand la guerre a éclaté dans le pays. Ceux qui quittent leur foyer à cause des troubles abandonnent également leurs champs, leurs écoles et leur chance d'avoir une vie stable. La guerre est l'ennemie du développement, et même si les diverses forces rebelles sont repoussées et que les personnes peuvent commencer à revenir dans leurs communautés, la bataille se poursuivra.
Face à la violence qui persiste, Il est primordial de soutenir les communautés les plus vulnérables et notamment celles qui ont été coupées de toute aide. Mgr Jean Zerbo de Bamako, président de Caritas Mali, a demandé qu’un couloir humanitaire soit ouvert pour aider ceux qui se sont retrouvés coupés de tout à cause du conflit. Caritas dont Développement et Paix est le membre canadien, aide les familles au Mali à couvrir leurs besoins fondamentaux en matière de vivres, abris, soins de santé et frais scolaires. Au Burkina Faso, Caritas aide les réfugiés en leur procurant des fourneaux économes en combustible et en leur assurant une formation en protection de l'environnement. Caritas Niger a aidé les réfugiés au cours de ces derniers mois, en distribuant des vivres, des trousses de santé et du charbon.
Développement et Paix a décidé de débloquer la somme de 50 000 $ afin de renforcer les capacités de ces organisations locales dans leurs réponses aux urgences humanitaires causées par la crise.