Kelly Di Domenico et Guy Des Aulniers, chargé de programmes aux secours d’urgence, sont présentement au Niger, l’un des pays les plus sévèrement atteints par la crise alimentaire que connaît le Sahel en Afrique de l’Ouest. Trois journalistes de Salt and Light Television les accompagnent pour témoigner de ce qui se déroule dans la région et pour prendre connaissance des programmes de secours d’urgence que nous appuyons au pays, en collaboration avec la Banque de céréales vivrières du Canada (Canadian Food Grains Bank).
L’équipe est arrivée au Niger le 23 juillet et visitera plusieurs des projets humanitaires que met en œuvre notre partenaire local, CADEV (Caritas Niger), dans les camps de réfugiés, les sites de distribution alimentaire et de relance agricole. Ils rencontreront les bénéficiaires et leaders locaux et ils partageront leurs histoires avec nous, pour que nous puissions mieux comprendre l’ampleur de la présente crise et ce que nous pouvons faire pour y répondre.
Le Niger est un de ces pays qui semble être tombé dans l’oubli, un endroit au bout du monde qui donne l’impression d’être perdu dans le temps. Nous n'imaginons même pas ce à quoi il pourrait ressembler, car nous n’entendons à peu près pas parler de ce pays. Néanmoins, ce grand pays d’Afrique vit présentement une crise alimentaire qui affecte plus de 6 millions de personnes.
Ma première impression du Niger a été à travers mon hublot d’avion alors que nous amorcions la descente vers le petit tarmac de Niamey, la capitale. À l’horizon, on ne voyait que de grandes étendues dans toutes les teintes possibles de beige parsemées occasionnellement d’arbustes. Je suis arrivée à Niamey avec mon collègue Guy Des Aulniers, chargé de programmes aux secours d’urgence, et de trois journalistes de la télévision « Salt and Light ». Nous sommes venus au Niger visiter des projets de secours d’urgence appuyés par Développement et Paix dans le cadre de son appel d'urgence pour l'Afrique de l'Ouest.
La situation est grave au Mali voisin aussi et le Niger doit de plus accomoder des réfugiés maliens. Guy partage ses premières impressions après une longue journée dans un camp de réfugiés maliens : « Comment décrire une telle situation ? Une température de 40 degrés, des tentes, 1 latrine pour 50 personnes, 4 enfants atteints de choléra, 25 % des enfants souffrant de malnutrition sévère. Le camp est pourtant propre, mais ça fait à peine 7 semaines qu'il est en place, il y a tout à construire. Une vingtaine de personnes arrivent chaque jour. Tout le monde a peur que la guerre éclate au Mail car si c'est la cas, ça débordera. »
Le Niger subit sa quatrième crise alimentaire en sept ans. Dans la crise actuelle, plus de 6 millions de personnes sont touchées par des pénuries alimentaires. La population traverse présentement sa période la plus difficile, car les réserves sont presque épuisées et la nouvelle récolte n’a pas encore été engrangée. Toutefois, les projets mis en œuvre par Caritas Niger apportent l’espoir aux communautés en cette maigre saison, et on espère qu’une bonne saison de pluie aidera à engranger d’abondantes récoltes d’ici quelques mois. La saison des pluies vient tout juste de commencer au Niger, mais il est encore trop tôt pour dire si la pluie viendra en quantité suffisante. Par contre, le ciel est gris, ou plutôt « sale » comme disent les Nigériens, tandis que les nuages de basse altitude commencent à laisser tomber quelques gouttes ici et là. Ce qui laisse peut-être présager de bonnes choses.