Trois ans après son indépendance, le Soudan du Sud se bat pour la paix | Développement et Paix

Trois ans après son indépendance, le Soudan du Sud se bat pour la paix

Dans Urgences
8 juillet 2014
par 
Kelly Di Domenico, Chargée des communications

Aujourd’hui devrait être un jour de fête au Soudan du Sud car la date du 9 juillet marque le troisième anniversaire d’une indépendance durement obtenue. Au lieu de cela, la population subit les conflits et la terreur et est menacée par la faim ainsi que la maladie. Le pays a récemment été désigné par le Fonds pour la paix comme étant l'État le plus fragile au monde, détrônant ainsi la Somalie. 

Depuis son accession à l’indépendance, le Soudan du Sud n’a pas été en mesure de consolider la paix et d’éradiquer la culture de la violence qui s'est installée au cours des dernières cinquante années lorsque les groupes rebelles se battaient contre le gouvernement du Soudan pour une nation souveraine. En décembre 2013, le pays a sombré dans la guerre civile, provoquant ainsi le déplacement de plus d'un million de personnes dans le pays et forçant 400 000 personnes à se réfugier dans les pays voisins. 

Avec l'intensification des affrontements, les souffrances endurées par la population ne cessent d'augmenter. Au total 3,5 millions de personnes risquent de souffrir de la faim, le choléra se propage rapidement et de nombreuses personnes déplacées vivent dans des camps de fortune avec peu de moyens. La vie sous ces abris précaires est d’autant plus difficile compte tenu de la pluie qui rend les terrains boueux et entraine de mauvaises conditions d'hygiène. 

Au mois de juin, Développement et Paix a lancé un appel d’urgence face à une crise humanitaire qui ne cesse de s’aggraver. L’organisme travaille avec Caritas Soudan du Sud et la Société des Filles de Marie Immaculée qui œuvrent courageusement auprès des personnes les plus vulnérables malgré l'insécurité et les nombreux défis. « Chaque jour, nos 24 sœurs vivent un véritable casse-tête pour se déplacer. Les routes sont très mauvaises et à Juba, la capitale, les embouteillages sont quotidiens. De plus, il y a constamment des barrages routiers. Nous avons récemment été arrêtées par des soldats et nous avons dû nous asseoir sur le bord de la route. La situation était inquiétante, mais heureusement, ils nous ont laissé partir saines et sauves », explique Sœur Amela Francis. Les sœurs travaillent sur le Site de protection civile des Nations Unies à Tomping afin de fournir une aide médicale et des services thérapeutiques. 

« Le dévouement de nos partenaires pour aider les plus vulnérables est une source d'inspiration », déclare Dominique Godbout, chargée des programmes de secours d’urgence à Développement et Paix. « Nous sommes chanceux de pouvoir travailler avec des personnes aussi engagées, qui apportent sans relâche, soins et réconfort à celles et ceux qui ont tout perdu. Leur dévouement doit inspirer les Canadiennes et les Canadiens à agir ». 

Les sœurs ne montrent aucun signe de découragement, bien au contraire, elles sont déterminées à aider le pays à trouver la paix en tant que nation grâce à son propre peuple. « Nous voulons réduire la souffrance des victimes de la guerre », déclare sœur Amela. «Toute personne réfugiée doit porter le fardeau de son horrible histoire, beaucoup souffrent du syndrome de stress post-traumatique. Nous nous concentrons à soulager les personnes les plus vulnérable: les femmes, les enfants, les personnes âgées, les personnes malades et blessées. Les blessures physiques et psychologiques doivent guérir. »

 

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