Le mouvement #withsyria, une coalition d’organisations à travers le monde, dont Développement et Paix est membre, souhaite qu’aujourd’hui, le plus grand nombre de personnes possible manifestent leur solidarité avec le peuple syrien.
Le conflit en Syrie dure depuis plus de trois ans maintenant et a forcé 2,8 millions de personnes à fuir le pays. Il s'agit d'un nombre effarant qui nous pousse à réfléchir sur le nombre considérable de personnes ayant abandonné leurs maisons pour échapper à la violence. D’autant plus qu’un tel nombre peut nous faire perdre de vue qu'il s’agit de 2,8 millions de personnes, chacune avec un nom et une histoire, une maison et un passé qu’elles ont dû abandonner pour n’emporter que des souvenirs dans une valise.
Chaque année, Pax Christi International, un mouvement et réseau international catholique pour la paix qui travaille pour aider à rétablir la paix, faire respecter les droits humains, la justice et la réconciliation dans les zones de conflit, remet le Prix de la paix Pax Christi International pour honorer un individu ou une organisation qui agit en faveur de la paix dans le monde.
Le conflit en Syrie a entrainé la mort plus de 100 000 personnes et on dénombre désormais plus de 2,5 millions de réfugiés syriens dans les pays limitrophes dont la moitié sont des enfants.
L’urgence d’établir la paix en Syrie s’est manifestée de façon criante mercredi à 16 h, quand une roquette a frappé directement le centre de Caritas Syrie à Alep. Par miracle, personne ne se trouvait dans l’édifice. Cependant, les bureaux ont subi des dommages importants.
Guy Des Aulniers, chargé de programmes pour la Syrie
Laith Eskandar boit son café. Moi aussi. Nous en avons bien besoin ! Il doit faire 10 degrés dans cette cour d’école d’Amman. Toutefois, cela n’empêche pas 200 jeunes adultes d’attendre que les cours du soir débutent. Ils sont Syriens, mais aussi Irakiens, Soudanais, Somaliens, Sri-Lankais, Indonésiens ou d’autres nationalités. Ils viennent ici pour suivre des cours d’anglais ou d’informatique. Les enseignants sont à peu près tous originaires des mêmes pays, mais il y a également des volontaires anglais et américains.
Guy Des Aulniers, chargé de programmes pour la Syrie
À mon arrivée au centre de Caritas à Irbid en Jordanie, une centaine de personnes font la queue pour s’y enregistrer. Il s’agit principalement de Syriens, mais aussi de Palestiniens qui ont fui les bombardements des camps de réfugiés situés près de Damas, là où ils vivaient. Pourquoi sont-ils si nombreux ici ? Parce que le centre de Caritas, géré par Caritas Jordanie, distribue aux réfugiés des subventions aux logements, des articles pour passer l’hiver (à midi, il faisait à peine douze degrés) et des coupons pour de la nourriture.
Caritas Liban, avec l'appui de Développement et Paix et du ministère des Affaires étrangères, du Commerce et du Développement (MAECD), fournit des services médicaux indispensables aux réfugiés syriens au Liban. L’organisme opère des cliniques de santé qui offrent des services aux réfugiés qui ne vivent pas dans des camps, un groupe souvent oublié, ainsi qu’à d'autres groupes vulnérables au Liban, comme les familles d'accueil dont les moyens sont affaiblis par les membres ajoutés à leur ménage.
Le conflit en Syrie s’est intensifié au cours des derniers mois. Avec l’escalade de la violence, les gens continuent de fuir le pays. Mais il y a ceux et celles qui ne peuvent pas partir et qui doivent affronter des conditions de plus en plus difficiles. On compte maintenant 4,5 millions de personnes déplacées à l’intérieur du pays, ce qui correspond à environ 20 pour cent de la population. Or la poursuite des hostilités a détruit des infrastructures et isolé des villes en les privant de produits de première nécessité – dont la nourriture.