Le gouvernement du Canada a rendu publique, le 14 novembre dernier, sa nouvelle stratégie de responsabilité sociale des entreprises (RSE). La divulgation de cette nouvelle stratégie était attendue par plusieurs organismes de la société civile, dont Développement et Paix et ses membres, qui espéraient que leurs demandes pour plus de justice pour les communautés des pays du Sud affectées par les agissements de certaines compagnies minières soient entendues.
Lawrence Townley-Smith, membre de Développement et Paix
Développement et Paix appuie le programme de réforme agraire du Secrétariat national pour l’action sociale (ANSEA-Caritas Philippines), qui à son tour prend en charge de nombreux projets agricoles et écologiques tels que ceux promus par le Centre d’action sociale (CAS) du diocèse de Marbel sur l’île de Mindanao aux Philippines.
Les membres de Développement et Paix de la ville de Québec ont mené la campagne Une voix pour la justice dans leur région en effectuant une tournée d’une semaine à laquelle prenait part Ramsey Hart de Mines Alerte.
Qui aurait cru qu’un simple biscuit puisse être si riche de savoir ! Cette année, dans le cadre de notre campagne Une voix pour la justice qui vise la création d’un poste d’ombudsman pour responsabiliser l’industrie extractive, des élèves ont eu l’occasion d’explorer les réalités vécues par les collectivités des pays du Sud dont les droits sont bafoués par les sociétés minières. Comment ? En exploitant une mine de biscuits !
L’île de Marinduque aux Philippines est un petit paradis, dominé par un sommet montagneux couvert de forêts tropicales luxuriantes. Ses villages paisibles en font un havre de paix et de tranquillité. Toutefois, en y regardant de plus près, on remarque que l’eau de ses fleuves a des teintes étranges et que certains cours d’eau sont presque asséchés. Il pèse sur l’île un lourd héritage toxique, légué par une société minière canadienne. Bien que la mine ait été abandonnée en 1996, la collectivité subit toujours les conséquences de l’activité minière et tente, encore aujourd’hui, d’obtenir justice.
Mayalène Lavigne-Martel, agente de réseautage en ligne
Au Honduras et au Pérou, les gouvernements donnent des concessions aux compagnies minières. Des villages sont déplacés, des champs et cours d'eau contaminés, et les communautés n'ont pas leur mot à dire. Pourtant elles exigent une chose : que leur droit au consentement libre, préalable et éclairé soit respecté.
Cette semaine, des citoyennes et des citoyens de partout au pays rencontreront leur député fédéral pour lui transmettre un message important des collectivités du Sud : les entreprises minières canadiennes qui ne respectent pas leurs droits doivent répondre de leurs actes.
C’est pourquoi Développement et Paix se joint à plusieurs organisations au pays pour appeler le gouvernement fédéral à créer un poste d’ombudsman pour l’industrie extractive canadienne.
Dans le village de Bayog, plus de trente personnes sont réunies dans une petite maison en bois entourée de montagnes et de rizières. À l’intérieur, un débat animé fait rage.
« Lorsque les agents de la compagnie minière ont installé des bornes pour délimiter le terrain de la mine, ils ont inclus une partie des terres que nous possédons. Nous ne voulons pas que nos terres appartiennent à la mine », déclare une de ces personnes.