Soudan du Sud : près d’un million de personnes déplacées par la reprise des conflits | Développement et Paix

Soudan du Sud : près d’un million de personnes déplacées par la reprise des conflits

Dans Urgences
18 mars 2014
par 
Kelly Di Domenico, Agente de communications

Depuis son accession à l’indépendance, en 2011, le Soudan du Sud tente de bâtir une société fondée sur la paix et la démocratie. Cependant, des tensions antérieures à la création du pays divisent toujours certains groupes ethniques et politiques armés. En décembre 2013, leurs conflits ont éclaté à nouveau, causant des affrontements dans la capitale, Juba. Depuis, la violence s’est propagée à d’autres régions du pays.

Des rapports troublants font état de massacres, de détentions arbitraires, de disparitions forcées, de violences sexuelles, de destruction généralisée de biens et de l’utilisation d’enfants dans le conflit. On signale également des violations possibles du droit humanitaire international.

Ces événements ont forcé le déplacement de 750 000 personnes à l’intérieur du pays, ainsi que la fuite de 130 000 réfugiés vers des pays voisins comme l’Ouganda, le Kenya, l’Éthiopie et le Soudan. En outre, 7,2 millions de personnes pourraient devoir faire appel à l’aide humanitaire dans les mois à venir, à la fois dans les régions touchées par la violence et ailleurs dans le pays. Actuellement, on estime que 3 millions de personnes manquent sévèrement de nourriture; 90 % d’entre elles vivent dans les États les plus durement frappés par la crise.

Durant la transition du Soudan du Sud vers le statut d’État, Développement et Paix a profité de sa longue présence au pays pour soutenir des organisations locales dédiées à la promotion de la paix et de la tolérance. Aujourd’hui, l’organisation travaille de concert avec la Société des Filles de Marie Immaculée (FMI) pour venir en aide à 500 familles réfugiées au camp de Tomping, à Juba. En effet, l’Église joue un rôle essentiel dans l’apport d’aide humanitaire au Soudan du Sud, étant un des rares acteurs au pays à pouvoir réaliser ce type d’intervention.

Malheureusement, la surpopulation du camp et le manque d’hygiène y rendent les conditions de vie déplorables, causant la malnutrition ainsi que la prolifération de maladies comme la malaria, la diarrhée et la rougeole. Grâce à l’appui de Développement et Paix, la Société des FMI contribue à prévenir ces conditions, en distribuant de l’eau potable et en fournissant des collations nutritives aux enfants. La Société a également mis sur pied une clinique où, quatre jours par semaine, 150 personnes vulnérables, principalement des enfants et des personnes âgées, peuvent recevoir des soins.

Les religieuses offrent également un soutien psychosocial et une aide psychologique aux personnes souffrant de traumatismes, en portant une attention particulière aux enfants. Elles organisent également des événements sportifs permettant aux jeunes de se réunir et de partager leurs sentiments. Elles offrent aussi une aide psychologique individuelle aux victimes de la guerre et organisent des ateliers d’édification de la paix pour les dirigeants communautaires, afin de les préparer à coexister de façon pacifique avec les autres groupes ethniques quand ils auront quitté le camp.

Développement et Paix suit avec attention l’évolution de la situation au Soudan du Sud et augmentera au besoin son soutien, en fonction des évaluations réalisées par ses partenaires locaux.