L’école primaire de la communauté de Diit bourdonne d’activités ces derniers temps. Diit est une communauté située près de la ville de Tacloban, où Développement et Paix et plusieurs de ses partenaires aménagent un site de relocalisation appelé « le Village du Pape François », qui offrira un nouveau départ à 550 familles affectées par le typhon Haiyan.
Ces familles ont été largement consultées pour la conception et la planification du village et elles sont même impliquées dans sa construction ! Leur premier projet a été de construire une annexe à l’école primaire locale pour recevoir les nouveaux élèves qui fréquenteront cette école l’an prochain, lorsque leurs parents auront emménagé à Diit.
Les membres de la communauté construisent l’école.
Les femmes et les hommes qui travaillent sur le site ont reçu une formation gratuite du gouvernement des Philippines à travers le Technical Education and Skills Development Authority (TESDA). On leur a enseigné des techniques de maçonnerie, d’électricité, de plomberie et de menuiserie, ce qui leur a permis de devenir des travailleurs certifiés, de contribuer à la construction des maisons du site et d’avoir un métier pour gagner leur vie.
La construction de l’annexe de l’école était une priorité et le travail avance rapidement. Elle est construite en partenariat avec les écoles catholiques du Greater St-Albert à Edmonton, en Alberta, où les élèves ont lancé une collecte de fonds en solidarité avec les enfants qui fréquenteront cette école. Ce projet faisait partie des initiatives du 150ème anniversaire de cette commission scolaire.
Pour en apprendre plus sur le Village du pape François.
Un chantier peu traditionnel
Sur le site de construction de l’annexe à l’école, les membres de la communauté mettent leurs nouvelles compétences à l’épreuve, mixant et transportant des baquets de ciment, compactant le sol, installant des tiges d’acier. Malgré la chaleur accablante, l’équipe de construction travaille du lever au coucher du soleil, six jours par semaine, pour s’assurer que l’école soit prête à temps.
L’édifice à deux étages est construit sur un terrain plus élevé juste derrière l’école et sera composé de six classes. On y a creusé une fondation profonde pour assurer la stabilité de la structure et sa résistance aux tremblements de terre. La solidité et la robustesse de cette construction permettront d’en faire un centre d’évacuation en cas d’urgence comme des typhons ou autres désastres naturels.
Haide Magos Bacus est l’une des ingénieurs civils qui supervisent la construction du site. Elle surveille avec attention le travail réalisé à chaque étape pour s’assurer qu’il est conforme aux normes.
Elle souligne que ce n’est pas facile d’être une femme dans un univers dominé par les hommes comme le génie, elle était la seule femme de sa classe à l’université. Mais elle ne se sent pas du tout isolée sur le site de construction de l’école puisqu’on y voit de nombreuses femmes portant des casques de construction et participant au travail manuel. « Ce n’est pas un chantier traditionnel, » dit-elle. « Il y existe un véritable esprit de coopération. Les travailleurs sont motivés parce que ce sont leurs enfants qui vont fréquenter cette école ». Même si cela a été parfois stressant de travailler avec une équipe d’apprentis, elle en voit les bénéfices : ils se perfectionnent un peu plus chaque jour et ils seront prêts pour la construction du village du pape François. L’annexe de l’école sera achevée en juillet 2016.
Une fondation en profondeur est l’un des facteurs permettant d’assurer la sécurité du bâtiment en cas de tremblement de terre.
Les membres de l’équipe de construction travaillent six jours par semaine.
Voici une vidéo de quelques élèves visitant leur nouvelle école pour la première fois :