Le Népal, destination touristique par excellence, fait rêver par ses sommets montagneux, ses paysages enchanteurs, ses villes anciennes, ses palais et temples antiques, son architecture du passé, ses religions, sa nourriture… J’aurai voulu visiter ce pays fascinant le cœur plus léger mais ce sont les violents séismes qui ont frappé le pays en avril et mai dernier qui m’ont amené à me rendre au Népal.
Ma visite a eu lieu trois mois après la catastrophe, alors que la phase de l’urgence tire à sa fin et que commence le travail de reconstruction. Grâce à cette visite, j’ai pu me rendre compte de la situation sur place, apprécier le travail mené par notre partenaire - Caritas Népal - lors de l’urgence et identifier de potentiels partenaires locaux pour la phase de réhabilitation. Il s’agissait également d’une visite emplie de solidarité, porteur que je suis du message de fraternité du public canadien qui a généreusement contribué au soutien des victimes.
C’est ainsi qu’après 24 heures d’avion, deux heures de voiture sur une route tortueuse dans les montagnes et deux heures sur des chemins boueux et chaotiques, me voilà finalement arrivé, en compagnie d’autres membres du réseau Caritas, au village de Jamuné, situé dans le district de Sindhulpalchok, au cœur d’une communauté durement affectée. La communauté Jumane se compose principalement de l'ethnie Pohari dont le statut économique est assez faible et sont connus pour vivre dans une grande pauvreté. Nous sommes reçus chaleureusement aux cris de « Namaste ! » - le bonjour Népalais qui signifie « je reconnais la présence divine qui est en toi ». On nous offre également des colliers de fleurs de bougainvilliers, en signe de bienvenue. Les membres de la communauté sont apparemment très heureux de notre présence et du chemin que nous avons parcouru pour les rencontrer en personne.
Les membres de la communauté nous remercient régulièrement de l’aide précieuse apportée au moment de l’urgence : les tôles et les bâches ont permis de protéger les membres de la famille et leurs biens de la pluie durant la mousson tout en assurant sécurité et intimité aux familles. Les kits d’hygiène et les ustensiles de cuisine ont permis de répondre aux besoins de premières nécessité et d’éviter les maladies dans un contexte où les latrines ont été détruites. Tout cela a contribué à restaurer la dignité des personnes et a facilité la vie de celles et ceux qui avaient tout perdu. La nourriture distribuée après la tragédie a également été cruciale dans la mesure où cet appui a libéré du temps nécessaire pour prendre soin des membres de sa famille, préparer la reconstruction et travailler aux champs en vue de la prochaine récolte. En arrivant dans le village où tout le monde a un abri temporaire et où les champs sont remplis de plants de riz et de maïs, une chose apparaît certaine : la résilience des habitants du Népal est énorme. Ce soutien ponctuel qui leur a été apporté leur a permis de se relever très rapidement. Un des villageois m’explique qu’il a commencé à construire son abri 12 jours après la catastrophe grâce au matériel distribué! Nous recevons cette gratitude au nom de celles et ceux qui nous ont permis de mener les secours d’urgence.
Au- delà de permettre la reconstruction de maisons, l’appui apporté a contribué au relèvement des foyers. Dans un contexte où les organisations de la société civile sont davantage considérées comme des facilitateurs, notre action a pour seul but d’accompagner les communautés à surmonter les conséquences du désastre afin qu’elles puissent rapidement retrouver une vie normale. Alors que je suis sur le départ, je demande quel message je dois transmettre de retour au Canada. Naryaniuri Pahari, aussi appellée Namita, 41 ans et mère de 4 enfants me répond en népalais : « le séisme a pris nos maison et a emporté les membres de nos familles mais nous avons été capables de continuer à vivre et de continuer à espérer. Dites leur merci de notre part! » Voilà, c’est chose faite !