La prudence reste de mise dans la région du Sahel | Développement et Paix

La prudence reste de mise dans la région du Sahel

9 juillet 2014
par 
Khoudia Ndiaye, agente de communications
Domo Damani and her granddaughter trek home after visiting a Caritas centre in Niger

Deux ans après la grave crise humanitaire qui a affecté 16 millions de personnes dans la région sahélienne, en Afrique de l’Ouest, Développement et Paix reste vigilant. En 2013, la situation s’est légèrement améliorée mais la campagne agraire a été déficitaire et la guerre au Mali a fait peser une nouvelle menace sur les populations de la région. Des milliers de familles démunies sont toujours confrontées à la pauvreté croissante et à la faim.

Compte-tenu de la situation qui prévaut dans la région, Développement et Paix va renforcer son action dans 3 pays à savoir le Mali, le Niger et le Sénégal. « Malgré une légère amélioration de la situation, le Sahel continue de vivre une crise alimentaire chronique du fait, entre autres raisons, d’une faible pluviométrie et des conflits qui affectent la région», constate Stéphane Vinhas, chargé de programmes de secours d’urgence à Développement et Paix.

Pour faire face à la faim qui les menace constamment, certains habitants sont obligés de vendre le peu qu’ils ont pour pouvoir subvenir aux besoins de leurs familles. D’autres se sont endettés, en soldant leurs récoltes, sans savoir quels seront leurs rendements. Les populations restent donc très vulnérables. « Nos partenaires locaux œuvrent au plus près des populations, au quotidien, et nous alertent lorsque la situation se détériore. Cela nous permet d’anticiper au plus vite ces crises récurrentes. C’est en nous basant en partie sur l’analyse de la situation de nos partenaires sur le terrain que nous avons décidé de renforcer notre action », ajoute Stéphane Vinhas.

En 2014, Développement et Paix met en œuvre, avec les Caritas nationales du Mali, du Niger et du Sénégal, des projets visant à réduire les effets négatifs de la mauvaise récolte céréalière de la dernière année et à redonner des moyens de subsistance aux populations affectées par l’insécurité alimentaire.

Ainsi, au Mali, Développement et Paix contribue à améliorer la situation alimentaire et nutritionnelle des ménages vulnérables des diocèses de Kayes, Bamako, Sikasso, Ségou, San et Mopti. Au Niger, un projet permet de faciliter l’accès aux vivres et aux semences pluviales aux ménages affectés par l’insécurité alimentaire pour améliorer le pouvoir d’achat des ménages vulnérables. Enfin, au Sénégal, où près d’un cinquième des ménages souffrent de la faim, Développement et Paix met en œuvre un projet qui vise à apporter des vivres aux populations des diocèses de Saint-Louis, de Ziguinchor et de Kolda et à renforcer leurs capacités de résilience.

« N’oublions pas nos frères et sœurs qui souffrent, pour cette raison ou d’autres, dans le monde. Aidons-les à porter leur fardeau et partageons avec eux notre pain quotidien», a déclaré l’abbé Ambroise Tine, directeur de Caritas Sénégal. «Les personnes sous-alimentées ont besoin d’avoir accès à une nourriture saine et suffisante afin de pouvoir vivre une vie digne.»