Le conflit en Syrie dure depuis plus de trois ans maintenant et a forcé 2,8 millions de personnes à fuir le pays. Il s'agit d'un nombre effarant qui nous pousse à réfléchir sur le nombre considérable de personnes ayant abandonné leurs maisons pour échapper à la violence. D’autant plus qu’un tel nombre peut nous faire perdre de vue qu'il s’agit de 2,8 millions de personnes, chacune avec un nom et une histoire, une maison et un passé qu’elles ont dû abandonner pour n’emporter que des souvenirs dans une valise.
Le 20 juin est la Journée mondiale des réfugiés. À cet effet, nous aimerions partager avec vous, une histoire parmi 2,8 millions d'autres. Yahia Khaled est père de cinq enfants. La famille vivait dans un village près d'Alep mais sa femme a été tuée dans un attentat. Khaled et ses cinq enfants vivent désormais en Jordanie et sont soutenus par Caritas Jordanie, l'un des partenaires de Développement et Paix dans la région.
« Ma femme a été tuée lors du bombardement de notre village. Elle travaillait à proximité. Je me suis enfui en Jordanie avec mes enfants », explique-t-il, encore sous le choc.
Même si ses enfants sont silencieux, leurs yeux en disent long sur la mort tragique de leur mère. Il est évident qu’ils ont besoin d'un soutien psychologique. Yahia, en plus de devoir faire face à la perte de sa femme, est atteint d'un cancer qui nécessite un traitement médical. Il était pratiquement impossible pour lui de recevoir des soins en Syrie car les services de santé dans le pays se sont effondrés. Il est également difficile pour Yahia de trouver les analgésiques dont il a besoin en Jordanie. Il ne pouvait pas recevoir l'aide nécessaire quand il séjournait à Zaatari, l’immense camp de réfugiés géré par les Nations Unies, qui compte 130 000 Syriens.
Avec l'aide de ses amis, Yahia a trouvé un logement avec deux chambres à Zarka, une ville située au nord-est d'Amman. Il doit payer environ 200 dollars par mois pour le loyer, l’eau et l'électricité. Caritas Jordanie l’aide à payer ses factures et lui fournit les médicaments dont il a besoin. En raison de sa maladie, Yahia ne peut pas prendre soin de lui ou subvenir aux besoins de ses enfants. Son frère et sa grand-mère vivent aussi dans le petit appartement et lui viennent en aide. Yahia se bat pour sa survie, mais aussi pour celle de sa famille. Ils ont besoin de nourriture, de médicaments, de savon, de vêtements et de literie.