Après 15 mois d’emprisonnement, Hassan Ruvakuki, 37 ans, journaliste à Radio Bonesha (partenaire de Développement et Paix au Burundi) et correspondant auprès de Radio France internationale (RFI), a recouvré la liberté. Nous vous faisions part il y a quelques mois, des accusations de participation à des « actes de terrorisme » qui pesaient contre lui, et de sa condamnation à la prison à vie rendue sur la base d’arguments fallacieux et d’un procès jugé non équitable. L’annonce de sa libération survenue il y a quelques jours, constitue pour nous une grande joie.
L'émotion était forte lorsqu’il est arrivé chez lui. Accueilli par une foule immense venue pour le féliciter de son courage, sa femme a éclaté de joie et sa petite fille Mirna, âgée aujourd'hui de 26 mois, rencontrait son père pour la première fois.
« Cette libération administrative n’innocente pas pour autant le journaliste », a rappelé Reporters sans frontières dans un communiqué de presse. En effet, Hassan a été libéré de manière provisoire pour « raisons de santé ». Les tractations se poursuivent donc afin qu'il puisse bénéficier d'une libération conditionnelle, et par la suite, demander l’annulation de la condamnation de 3 ans de prison qu'il a eue en appel en janvier de 2013. « En tant que directeur de Bonesha, je me réjouis quand même de cette libération provisoire, ça nous permettra de nous concentrer sur d'autres choses essentielles à la bonne marche de notre station », a déclaré le directeur de la radio Bonesha, Patrick Nduwimana.
Radio Bonesha et Développement et Paix sont partenaires depuis le début des années 2000.
Hassan Ruvakuki est accusé d’être impliqué dans une attaque lancée par une rébellion dans l’est du Burundi depuis la Tanzanie. Le journaliste a toujours affirmé avoir informé le public des actions des rebelles dans le cadre de sa profession et de n’avoir fait que son travail de journaliste. Il a été condamné, en juin 2012, à une peine de prison à perpétuité. Le 8 janvier 2013, sa peine avait été ramenée en appel à trois ans de prison ferme. Une demande de libération conditionnelle avait été rejetée le 19 février.