En République démocratique du Congo : favoriser l’autonomisation économique des femmes | Développement et Paix

En République démocratique du Congo : favoriser l’autonomisation économique des femmes

8 février 2016
par 
Khoudia Ndiaye, agente de communications

 

On le sait déjà, les sociétés se développent si et seulement si le rôle des femmes est reconnu, valorisé et promu dans les milieux politiques, économiques, sociaux et familiaux. L'exclusion des femmes a un coût réel. Pourtant, aujourd'hui, ce sont bien elles qui souffrent le plus de la pauvreté. Elles subissent de nombreuses injustices et leur voix n'est que trop rarement entendue. En Afrique, les femmes sont le pilier des sociétés et représentent la force du continent.

Ainsi, en République démocratique du Congo, Développement et Paix s'emploie à augmenter le pouvoir économique des femmes afin d’améliorer les conditions de vie des familles. À Kalebuka, un quartier situé en périphérie de la ville de Lubumbashi, seconde ville du pays, l'organisme y a appuyé la construction d’un marché public couvert, moderne et qui répond aux normes sanitaires afin de permettre aux femmes d’y vendre leurs produits frais, tous les jours et ce, sans avoir à parcourir des dizaines de kilomètres à pied.



« Le marché c’est notre cadre de travail, c’est notre vie. Avant, nous exercions notre métier dans de mauvaises conditions. Nous vendions nos fruits, nos légumes et nos poissons sur de vieux étalages ou à même le sol. De plus, nous étions obligées de parcourir plusieurs dizaines de kilomètres à pied pour nous rendre dans des marchés situés dans des communes voisines afin d’y vendre nos marchandises » explique Thérèse Kalela, porte-parole des commerçantes au marché de Kalebuka. Thérèse est vendeuse à Lubumbashi depuis 25 ans. Elle habite le quartier Kalebuka, et est maman de 7 enfants, 4 filles et 3 garçons, tous scolarisés. « Le marché nous aide énormément. Grâce à lui, nous sommes capables de payer les frais de scolarité de nos enfants, d'acheter de la nourriture, de payer le loyer et de nous faire soigner. » Le nouveau marché de Kalebuka permettra d’accueillir au total 300 femmes dont chacune aura sa propre parcelle. Ne pouvant contenir l'ensemble des commerçantes de la localité, ce sont d'abord les vendeuses de produits frais (fruits, légumes, viande, poisson, etc.) qui investiront les lieux.

De plus, aux abords du marché, un site d’approvisionnement en eau potable a été installé. Fonctionnant de 4h30 à minuit, il a permis de faire reculer certaines maladies telles que le choléra, la galle ou encore la fièvre typhoïde. « Auparavant, on puisait de l’eau à la rivière Kalebuka, ce qui avait pour conséquence de faire émerger beaucoup de maladies. Avoir de l’eau potable à proximité ainsi que des installations sanitaires est une avancée formidable », déclare Alfonsine Ndaya, porte-parole chargée des équipements sanitaires au Marché Kalebuka. Parmi les équipements installés on compte également des latrines ou encore un site de traitement des immondices. Une équipe d’assainissement a été mise sur pied et est composée de 8 femmes qui assurent un nettoyage des lieux chaque jeudi et de 8 jeunes hommes qui prennent le relais tous les samedis. Les déchets décomposables servent ensuite d’engrais organique donné aux paysans. 


En plus du marché Kalebuka, Développement et Paix a participé à la construction d'un second marché à Kasenga, ville située à 240 km de Lubumbashi, dans le Sud-Est du pays, séparée de la Zambie par la rivière Luapula. Au marché de Kasenga, les femmes vendent essentiellement du poisson mais également du maïs, de la patate douce ou encore du manioc. Auparavant, elles vendaient sur le bord de la route principale, provoquant ainsi de nombreux accidents. Elles vendent désormais dans le tout nouveau marché couvert qui a été construit avec l’appui de Développement et Paix. Celui-ci est également doté d’une borne d’eau potable ainsi que de latrines.

À Kasenga, mais aussi à Kalebuka, la mise en place de ces marchés a également permis de rapprocher les populations de leurs élus locaux. En effet, en plus d’avoir participé à la construction des marchés, les communautés en sont aujourd’hui les principales gestionnaires. Des comités de gestion ont été mis en place afin d’assurer un dialogue permanent entre élus et communautés pour maximiser les recettes publiques, favoriser une gestion participative, améliorer la gouvernance et assurer un développement durable des communes concernées.

En République démocratique du Congo, Développement et Paix met en œuvre des projets qui contribuent à augmenter les revenus des femmes, améliorer les conditions de vie de leur famille, améliorer les conditions sanitaires des quartiers pauvres tout en favorisant la création d’espaces de dialogue et de collaboration entre la population et les élus locaux.