La prise de la ville de Goma par les rebelles du M23 en République démocratique du Congo (RDC) a été une préoccupation majeure pour la sécurité de la population locale. La violence continue qui touche la RDC depuis 1996 a causé la mort de cinq millions d’individus et ce dernier incident a provoqué le déplacement d’environ 100 000 personnes.
Développement et Paix ainsi que plusieurs autres organisations canadiennes appellent le gouvernement canadien à demander un cessez-le-feu immédiat et à soutenir l'aide apportée aux milliers de personnes déplacées et terrorisées. Elles appellent d’autre part à une condamnation du Rwanda et de l'Ouganda pour le soutien que ces deux États accordent aux groupes rebelles et enfin, à ce que le mandat de la mission de maintien de la paix des Nations Unies (MONUSCO) soit renforcé afin d'avoir la capacité de protéger la population locale.
L'Église catholique en Afrique a également appelé à la fin de la guerre. Les présidents des Conférences épiscopales ainsi que les évêques-présidents des organisations membres de Caritas dans 34 pays du continent africain ont signé une déclaration condamnant le conflit.
Les évêques africains ont déclaré : « Nous sommes indignés et choqués de constater que la guerre déclenchée dans l’est de la République démocratique du Congo il y a quelques mois est en train de s’étendre et de causer à nouveau un drame humain majeur. Des milliers d’hommes, de femmes et d’enfants victimes des affres de cette guerre qui leur est imposée, sont désemparés et jetés une fois de plus sur la route dans un dénuement total à Goma et ses environs. Ils sont à la merci des intempéries, de la faim, des viols et de toutes sortes d’exactions, y compris l’enrôlement d’enfants. Cela constitue une offense à leur dignité de personne humaine et d’enfants de Dieu. »
Les évêques ont appelé la communauté internationale à mettre fin à la souffrance et au désespoir de la population civile dans l'est du Congo. Ils ont ajouté que l'ONU, l'Union africaine, l'Union européenne, le gouvernement congolais, les gouvernements régionaux concernés et les multinationales des industries extractives doivent s'attaquer aux causes du conflit par le dialogue afin de mettre fin au cycle de la violence. Les dirigeants de l'Eglise d'Afrique ont déclaré que « les auteurs de ces violences et de la destruction doivent être traduits en justice. »
De plus, Mgr Nicolas Djomo, président de la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO), a exprimé sa consternation devant les souffrances de la population locale. « L'instabilité se perpétue dans le Kivu pour faciliter le pillage des ressources minérales », a-t-il déclaré dans un communiqué.
Avec l'appui de Développement et Paix, la CENCO a travaillé pour l’amélioration de la démocratie dans le pays et le contrôle de l'extraction des ressources naturelles. Le contrôle et l'accès aux richesses minières de la RDC sont les sources principales du conflit dans le pays.
Un autre partenaire de Développement et Paix, Caritas Congo a également répondu aux besoins humanitaires de la population locale. Au mois de juin, Développement et Paix a contribué à hauteur de 50 000 $ à des programmes de secours d’urgence pour les personnes déplacées et en septembre, à l’occasion du Sommet de la Francophonie nous avons reçu un montant supplémentaire de 50 000 $ du Ministère des Relations Internationales du Québec pour une intervention humanitaire au Kivu avec notre partenaire Caritas Congo.