« [...] il y a une grande variété de systèmes alimentaires ruraux de petites dimensions qui continuent à alimenter la plus grande partie de la population mondiale, en utilisant une faible proportion du territoire et de l’eau, et en produisant peu de déchets, que ce soit sur de petites parcelles agricoles, vergers ou grâce à la chasse, à la cueillette et à la pêche artisanale, entre autres. Les économies d’échelles, spécialement dans le secteur agricole, finissent par forcer les petits agriculteurs à vendre leurs terres ou à abandonner leurs cultures traditionnelles [...] »
Célébrée chaque année dans plus de 150 pays, la Journée mondiale de l’alimentation, a pour objectif de sensibiliser le grand public au problème de la faim dans le monde et de l’encourager à agir. Cette date a été choisie car il s’agit de la date de création de l’agence des Nations Unies pour l’agriculture et l’alimentation (FAO), qui a été fondée en 1945.
En cette journée internationale, Développement et Paix tient à souligner les relations qui unissent le système alimentaire mondial, l’agriculture et la crise climatique que nous connaissons actuellement. La campagne de Développement et Paix, Créons un climat de changement, sensibilise les Canadiennes et les Canadiens aux enjeux entourant les changements climatiques tout en les invitant à agir tant au niveau politique que personnel. L’une des recommandations formulées par Développement et Paix au gouvernement canadien, et mise de l’avant dans le rapport Chaud Devant, consiste à appuyer un mode de production agricole et un système alimentaire viables, car les liens entre l’alimentation, l’agriculture et les changements climatiques sont à la fois proches et complexes.
Répondre au problème de la faim, ici, comme dans les pays du Sud, alors que les impacts de la crise climatique sont de plus en plus dramatiques, constitue un réel défi. Dans ce contexte, l’agriculture occupe une position stratégique : non seulement c’est une des pistes de solution pour lutter contre la faim mais c’est aussi un moyen incontournable permettant de lutter contre les changements climatiques. En effet, les modes de production agricoles sont à la fois émetteurs de gaz à effet de serre mais également une pièce essentielle à l’adaptation face aux changements climatiques. Ainsi, les « fausses solutions » qui ne remettent pas en question nos modes de vie et de production mais semblent apporter une solution à la problématique de la faim peuvent être attirantes.
« L’agriculture intelligente face au climat » est un bel exemple de ces attrayantes fausses solutions. Ce concept peut sembler prometteur mais il s’agit d’une approche qui ne précise pas ce qui peut être qualifié de réponse « intelligente » face aux changements climatiques. De plus, l’agriculture intelligente intègre des modèles divers et variés allant de l’agro-business à l’agroécologie. Dans une déclaration commune, plus de 350 organisations de la société civile, dont Développement et Paix, expriment clairement leurs critiques face à ce concept et exhortent les décideurs politiques à promouvoir l’agroécologie.
En effet, l’agroécologie permet de diminuer nos émissions de gaz à effets de serre (GES) tout en favorisant les adaptations face aux impacts des changements climatiques. Cette approche encourage la production alimentaire des petites productrices et petits producteurs, qui utilisent des techniques qui s’inspirent à la fois de pratiques traditionnelles paysannes mais aussi d’innovations développées par les agricultrices et agriculteurs eux-mêmes. De plus, les pratiques fondées sur l’agroécologie utilisent des intrants naturels et sont donc moins dépendantes aux énergies fossiles que les pratiques agricoles industrielles. Pour en savoir plus sur l’agroécologie, vous pouvez consulter la déclaration du Forum international sur l’agroécologie qui a eu lieu à Nyéléni, au Mali, en février 2015. Si vous désirez en savoir plus sur les liens qui existent entre les questions alimentaires et climatiques nous vous invitons à visionner le clip produit par GRAIN et VIA Campesina et appuyé par Développement et Paix.
L’état de notre planète vous préoccupe ? Faites entendre votre voix auprès de nos décideurs politiques et signez notre carte d’action afin que nous puissions, tous ensemble, créer un climat de changement!