
Les partenaires de Développement et Paix demandent au gouvernement philippin d’inclure les communautés dans le processus de reconstruction suite au typhon Haiyan.
Cela fait déjà trois ans que le super typhon Haiyan (connu localement sous le nom de Yolanda) a dévasté les Visayas aux Philippines, et pourtant, les rapports indiquent que seulement 1% des maisons promises par le gouvernement ont été construites. De plus, les plans de reconstruction du gouvernement, malgré le slogan de reconstruire en mieux, n’ont pas toujours pris en compte les besoins des populations les plus touchées, optant pour des sites de relocalisation dépourvus de services de base et éloignés des lieux de travail des gens.
Les partenaires de Développement et Paix demandent au gouvernement philippin d’inclure les communautés dans le processus de reconstruction suite au typhon Haiyan.
Pour Développement et Paix, reconstruire en mieux signifie aussi de s’assurer que le gouvernement local joue son rôle. Dans le cadre de son programme de reconstruction, Développement et Paix a soutenu la création de la Communauté des survivants de Yolanda et leurs partenaires (CYSP), une alliance de 163 organisations communautaires de survivants et de neuf organisations locales partenaires de Développement et Paix.
Ce groupe plaide pour la participation des communautés affectées au processus de reconstruction, pour la transparence et l’imputabilité quant aux fonds dépensés, et pour que les meilleures pratiques soient mises en place afin d’accroître la résilience des communautés face aux futurs désastres liés aux changements climatiques.
Depuis le typhon, Développement et Paix a organisé plusieurs conférences et forums et soutenu des projets de recherche qui mettent de l’avant les préoccupations des communautés et recensent les cas de figure qui présentent des succès à imiter pour reconstruire en mieux. Et le gouvernement écoute !
La CYSP a été invitée récemment à un pré-sommet organisé par le gouvernement philippin lors duquel le groupe a eu l’occasion de faire entendre la voix des communautés touchées et de présenter les recommandations suivantes:
« Les sites [de relocalisation du gouvernement] sont éloignés des lieux de travail et les services d’eau, d’électricité et autres services sociaux y sont inexistants. Le gouvernement devrait aussi examiner la qualité des constructions parce qu’elles ne sont pas aux normes. Les gens hésitent à se relocaliser parce qu’ils estiment que leur situation sera pire sur ces nouveaux sites. On nous demande de nous déplacer d’une zone de danger à une zone de mort, » dit Jolito Chavez, un représentant d’une communauté qui parlait des lacunes des plans du gouvernement lors d’une conférence de presse de la CYSP.
Développement et Paix espère que le village du pape François, puisse servir d’exemple afin de montrer qu’une relocalisation près de la ville avec l’entière participation de la communauté est possible. Le village est un site de réinstallation pour les familles côtières pauvres, où ceux qui vont y vivre sont aussi ceux qui mènent le processus de développement.
Pour marquer le troisième anniversaire du typhon Haiyan, la vice-présidente des Philippines, Leni Robredo, a visité récemment le village du pape François, et les membres du Cabinet du président ont participé à un forum organisé en collaboration avec la CYSP et intitulé Tirer des leçons, célébrer les succès et renforcer la résilience des communautés. Le forum a réuni des survivants du typhon, des représentants du gouvernement, des Nations Unies et d’autres organisations internationales, afin de discuter de solutions aux obstacles récurrents de la reconstruction et de partager les leçons apprises. Des membres de la CYSP auront éventuellement l’occasion de rencontrer le président afin de poursuivre la discussion sur les recommandations qu’ils proposent.
La vice-présidente des Philippines a visité récemment le village du Pape François qui fait partie du programme de reconstruction de Développement et Paix suite au typhon Haiyan.
Les Philippines étant l’un des pays du monde les plus vulnérables aux changements climatiques, l’augmentation de la force et de la fréquence des typhons risque de devenir la nouvelle normale climatique dans le pays. Si on souhaite que ceux qui sont les plus touchés par ces désastres, généralement les plus pauvres et les plus marginalisés, survivent et se remettent de ces futures calamités, il est impératif que leurs expériences et leurs voix soient entendues.
Avec le soutien de Développement et Paix, la CYSP contribue à rendre cela possible, et s’assure du même coup que les communautés reconstruisent réellement en mieux.