Il est difficile d’imaginer qu’un lopin de terre situé à la périphérie de la ville balnéaire de Tacloban, aux Philippines, sera bientôt transformé en un village dans lequel vivront près de 3000 personnes. Or, c’est exactement ce qui arrivera au cours des prochains mois lorsque les travaux de construction du village du pape François débuteront.
Ce village est une initiative lancée par Développement et Paix, en partenariat avec l’organisation de défense du droit au logement Urban Poor Associates, l’archidiocèse de Palo et la Congrégation du Très-Saint Rédempteur, qui ont uni leurs forces pour répondre aux besoins de plusieurs communautés côtières pauvres. Ces communautés ont été durement affectées par le super typhon Haiyan, en novembre 2013.
Elles vivaient depuis sous la menace d’une expulsion car leurs terres sont situées trop près de l’océan. Un projet gouvernemental visant à relocaliser ces communautés a suscité une forte opposition et des protestations car il aurait fallu éloigner la population de la ville et de la mer, dont elle tire ses moyens de subsistance.
Par conséquent, ce consortium s’est réuni pour dresser un plan alternatif de relocalisation participatif, qui prend en compte les besoins de la population et qui montre qu’un déménagement à proximité de la ville est réalisable. Les personnes qui s’installeront sur ce nouveau site, participent à chaque étape du processus, y compris le choix du nom de leur nouvelle localité : le village du pape François!
Pour en savoir plus sur le village du pape François.
En août, une cérémonie d’inauguration a eu lieu sur les 12 hectares de terres qui seront transformés et qui accueilleront cette nouvelle communauté. Des centaines de personnes qui y déménageront ont assisté à la cérémonie ainsi que des représentants de Développement et Paix. Les célébrations ont débuté par une messe en plein air, présidée par Mgr John Du de l’archidiocèse de Palo, qui a par la suite consacré le sol en l’aspergeant d’eau bénite.
Des représentants du gouvernement étaient également présents, le consortium ayant réussi à mobiliser plusieurs ministères publics pour ce projet de relocalisation. Le Bureau du Président a même publié un message annonçant cette initiative pionnière.
Des géologues et des arpenteurs ont été consultés afin de s’assurer que le terrain est sécuritaire pour la construction et le nivellement des terres est en cours avant le début des travaux. En plus des maisons, on érigera une chapelle, un centre communautaire et des espaces commerciaux. Le village sera axé sur la durabilité et la protection de l’environnement. Cet aspect revêt une importance particulière dans un contexte où les personnes relocalisées sont victimes des changements climatiques.
Dans l’allocution qu’il a prononcée lors de la cérémonie, Gilio Brunelli, directeur des programmes internationaux de Développement et Paix, a souligné la pertinence de donner à ce site, le nom de village du pape François. Il a rappelé l’importance de réfléchir et de vivre selon les enseignements et la sagesse partagés par le Saint-Père lors de sa visite aux Philippines en janvier et dans son encyclique Laudato Si : « Nous devons faire preuve d’humilité envers Mère Nature. Nous devons faire preuve d’humilité envers la création. Nous ne devons pas oublier que nous ne sommes pas les propriétaires de cette colline, de l’eau et des plantes. Nous faisons partie d’un seul monde, le monde que Dieu a créé pour tout le monde et toute chose vivante », a déclaré Gilio Brunelli.
Développement et Paix est engagé à soutenir la communauté en montrant qu’il est possible de vivre une vie meilleure.