Développement et Paix – Caritas Canada s’émeut de la situation qui prévaut en Birmanie | Développement et Paix

Développement et Paix – Caritas Canada s’émeut de la situation qui prévaut en Birmanie

20 septembre 2017
Devp is saddened by the situation in Myanmar

En raison d’un regain de violence qui a éclaté le 25 août dernier entre l’Armée du salut des rohingya de l'Arakan et l’armée, dans le nord de l’État d’Arakan en Birmanie, plusieurs centaines de milliers de personnes, issues de la minorité musulmane appelée Rohingya, ont dû fuir leur pays pour se réfugier au Bangladesh, pays limitrophe. L’urgence de la fuite face aux exactions commises par l’armée et l’ampleur des déplacements aggravent la vulnérabilité de milliers d’enfants, de femmes et d’hommes qui font face au manque de produits de première nécessité et à l’accès restreint aux services de base.

Au total, plus de 379 000 personnes ont trouvé refuge au Bangladesh dans des conditions de précarité et d’insalubrité extrêmes. Développement et Paix vient d’octroyer la somme de 50 000 $ à son partenaire Caritas Bangladesh afin de fournir une aide d’urgence aux familles réfugiées dans le district de Cox’s Bazar. Face à cette situation humanitaire préoccupante, l'organisation déploie ses efforts pour sauver des vies en assurant la distribution de nourriture à plus de 25 000 personnes.

« La population Rohingya a dû fuir les exactions au plus vite, laissant derrière elle des villages brûlés, son bétail et ses biens. L’aide humanitaire s’avère indispensable dans un tel contexte d’urgence pour permettre aux personnes réfugiées de survivre tant bien que mal », explique Stéphane Vinhas, chargé de programmes urgences à Développement et Paix, avant d’ajouter que «la communauté Rohingya est une minorité apatride, une des plus persécutée au monde. Les Nations Unies qualifient la situation de « nettoyage ethnique » et il semble important de pouvoir soutenir cette population qui fait face à des discriminations depuis plusieurs années ».

Dans le Nord-Est de la Birmanie, permettre aux enfants déplacés de poursuivre leur scolarité

Depuis janvier 2017, Développement et Paix appuie un programme d’accès à l’éducation des enfants déplacés par les violences, en partenariat avec le Service jésuite aux réfugiés (JRS). En 2011, la guerre civile s’est aggravée dans le nord de l’État Kachin, suite à la rupture du fragile cessez-le-feu qui prévalait depuis dix-sept ans entre l’armée du Myanmar et l'armée pour l’indépendance Kachin (KIA). Le conflit a poussé des familles entières à quitter leurs villages pour s’installer dans des localités moins exposées, à la frontière entre la Birmanie et la Chine, perturbant ainsi leur routine quotidienne déjà difficile.

Le programme mené dans les diocèses de Myitkyina et de Banmaw vise à permettre aux enfants déplacés de force de poursuivre leur scolarité et de recevoir une éducation de qualité, notamment par un appui donné aux organisations locales et structures existantes, la formation continue des professeurs, le renforcement de la motivation des élèves ou encore la fourniture de matériel scolaire.

Malgré la tenue d'élections législatives et présidentielles en 2010 et 2015 qui ont amorcé une transition démocratique du pays, les ministères et les postes clés au parlement et au sein du gouvernement birman demeurent sous l’emprise de l’armée et faisant de la Birmanie l’un des pays les plus pauvres d’Asie. Des tensions ethniques persistent dans plusieurs régions et ont conduit à des affrontements fréquents entre l'armée et des groupes ethniques armés, créant d'importants besoins humanitaires pour les personnes déplacées par les combats.

En 2013, Développement et Paix – Caritas Canada agissait aux côtés de son partenaire Karuna Myanmar Social Services (KMSS), le service d’aide sociale de l’Église catholique au Myanmar, afin de venir en aide aux personnes déplacées dans le nord du pays. Suite au passage du cyclone Nargis en 2008, l’organisme avait recueilli 2,4 millions de dollars pour soutenir les victimes de la catastrophe et appuyer les efforts de KMSS dans sa réponse.

© Tommy Trenchard/Caritas