Les dernières semaines ont été marquées par une escalade de violence à Gaza qui a mené à des souffrances considérables pour la population locale. Selon les Nations Unies, en date du 18 juillet, 230 habitants de Gaza ont été tués durant les presque deux semaines de raids aériens israéliens sur le territoire. Environ 1800 Palestiniens ont été blessés, dont plus du quart sont des enfants. 1660 maisons ont été détruites ou endommagées, déplaçant près de 10 000 personnes, alors que la moitié de la population n’a plus accès à l’eau. Du côté israélien, 1279 roquettes ont été lancées à partir de Gaza, causant la mort de deux personnes.
Cette crise survient dans un contexte où la population de Gaza est déjà fragilisée par un blocus qui dure depuis 8 ans et qui limite fortement la mobilité de ses habitants ainsi que leur accès à l’emploi et aux marchés. Face à la gravité des événements, le Secrétaire Général de l’ONU, Ban Ki-moon , a dit que la situation avait atteint un point critique et a exigé des deux camps qu'ils prennent « d'urgence des mesures pour mettre fin aux combats ».
Sur le terrain, les organisations d’aide humanitaire peinent à acheminer de l’aide. Leur travail est devenu presque impossible en raison de la violence. Plusieurs d’entre-elles, incluant des partenaires de Développement et Paix, ont dû réduire leurs opérations.
« Depuis le début du conflit, Caritas Jérusalem a été contraint de mettre un terme à ses activités. Présentement, le centre médical n'est pas en mesure de fonctionner pleinement en raison de l'escalade des bombardements et de la situation de danger prévalant pour le personnel médical. Malgré la fermeture de nos établissements de santé, Caritas Jérusalem continue à servir la population de Gaza de toutes les façons possibles », rapporte Caritas Jérusalem, l'un des partenaires de Développement et Paix dans les territoires palestiniens.
Le Père Raed Abusahlia, directeur de Caritas Jérusalem, a dit : « Nous reconnaissons à Israël le droit de vivre en paix, et aux Israéliens celui de vivre en sécurité, car ils sont en permanence harcelés par la peur, mais nous ne croyons pas que cela puisse se faire à travers la guerre et des agressions à l’encontre de personnes innocentes. La voie la plus courte vers la paix et la sécurité passe par la justice et la cessation de ce conflit, en donnant à la population palestinienne la liberté de vivre sur son sol et en ouvrant Gaza au monde. »
En réponse à cette nouvelle vague d’affrontements, la Commission Justice et Paix de l’assemblée des ordinaires de Terre Sainte a publié un document où elle appelle à un changement radical dans le discours et l’approche des dirigeants politiques palestiniens, israéliens et internationaux, afin que la paix puisse prévaloir.
« La situation actuelle à Gaza est une illustration du cycle sans fin de la violence en l'absence d'une vision pour un futur alternatif. Sortir du cycle de la violence est le devoir de tous, oppresseurs et opprimés, victimes et agresseurs. Pour s'engager dans ce but, nous devons tous reconnaître dans l'autre un frère ou une sœur à aimer et chérir, plutôt qu’un ennemi à haïr ou à éliminer. »
Le pape François, qui a visité la Terre Sainte en mai, a invité les dirigeants israéliens et palestiniens au Vatican pour encourager un dialogue pour la paix :
« En manifestant ma proximité à tous ceux qui souffrent le plus des conséquences de ce conflit, je voudrais dire du plus profond de mon cœur qu’il est temps de mettre fin à cette situation, qui devient toujours plus inacceptable, et ce pour le bien de tous. Que redoublent donc les efforts et les initiatives destinés à créer les conditions d’une paix stable, basée sur la justice, sur la reconnaissance des droits de chacun et sur la sécurité réciproque. Le moment est arrivé pour tous d’avoir le courage de la générosité et de la créativité au service du bien. »
Développement et Paix joint sa voix à celles de ses frères et sœurs en Palestine et en Israël, appelant pour mettre une fin à la violence, priant pour la paix et supportant tous ceux qui travaillent à mettre un terme aux hostilités.