Développement et Paix comprend l’importance de bâtir des collectivités vigoureuses. Lorsqu’une communauté est unie, soudée et organisée, elle a le pouvoir d’améliorer ses conditions de vie et d’être plus résiliente face aux catastrophes naturelles.
Dans un contexte post-catastrophe, il y a un risque que les communautés deviennent encore plus vulnérables, car bien souvent, elles dépendent de l’aide humanitaire et font l’objet d’interventions qui ne correspondent pas à leurs besoins ou aux réalités qu’elles vivent. C’est dans cette optique que Développement et Paix a fait de l’organisation communautaire un élément majeur de son programme de reconstruction après le passage du typhon Haiyan, aux Philippines.
Ainsi, Développement et Paix appuie la formation de 50 animateurs communautaires dans neuf diocèses qui ont été touchés par le super typhon Haiyan. Chacun de ces diocèses collabore avec Caritas Philippines-ANSEA pour mettre en œuvre des programmes de reconstruction dans leur milieu. Développement et Paix souhaite que l’organisation communautaire soit intégrée à ces programmes afin que les communautés puissent non seulement se remettre de la catastrophe, mais soient aussi habilitées à poursuivre le lancement de nouvelles initiatives qui les renforceront après le départ des organismes d’aide humanitaire.
Développement et Paix collabore avec COM, son partenaire de longue date spécialisé dans l’organisation communautaire, afin d’animer une série de formations des organisateurs communautaires de Caritas Philippines-ANSEA. En plus des ateliers, les participantes et participants ont été jumelés avec des mentors auprès de qui ils pourront périodiquement faire un bilan, obtenir des conseils et tirer des enseignements.
Hazel Yu est une des organisatrices communautaires en cours de formation. Elle travaille dans l’archidiocèse de Palo, dont le territoire comprend certaines des zones les plus touchées. Enseignante de profession, Hazel trouve le travail d’organisatrice communautaire très stimulant. Elle constate qu’il renforce l’autonomie du milieu.
« Nous travaillons auprès de personnes qui ne savent pas à qui s’adresser pour obtenir de l’aide, en particulier quels organismes gouvernementaux peuvent leur fournir l’assistance dont elles ont besoin. Nous les aidons à rejoindre ces organismes », explique Hazel Yu.
Elle ajoute que son mentor de COM lui a donné des stratégies qui lui ont été très utiles. « Le meilleur conseil qu’on m’a donné concernait la manière d’intervenir lorsque la communication est rompue. J’ai appris qu’il fallait écouter les deux points de vue et attendre d’en savoir davantage avant de réagir et de prendre une décision définitive sur ce qu’il faut faire », dit-elle.
Les membres des communautés reconnaissent ce qui distingue l’approche de Caritas Philippines-ANSEA. « D’autres organisations sont venues et ont fait des promesses, mais sans résultats. Caritas, par contre, est toujours revenue. Ils ont organisé des réunions nous permettant de résoudre des problèmes et ils nous enseignent l’importance d’une unité solide dans notre communauté », explique Ramil Alino, conseiller municipal dans un des villages où travaille Hazel Yu.
Hazel saisit la manière dont l’organisation communautaire modifie la qualité de la relation que les ONG entretiennent avec les communautés où elles réalisent des programmes. « Nous servons la communauté autrement. D’autres organisations donnent à la population ce qu’elles veulent bien lui donner, pas nécessairement ce dont elle a besoin. Si nous n’étions pas ici pour aider les communautés à s’organiser, elles n’auraient pas voix au chapitre, elles n’auraient pas la confiance nécessaire pour s’exprimer. Elles seraient toujours dans le besoin », conclut-elle.
Si l’expérience est transformatrice pour les communautés, elle l’est tout autant pour Hazel : « Je peux dire avec certitude que je ferai cela pour le reste de ma vie! »